Handi-moi Tout a créé une commission spécifique aux questions de sexualité et d’amour, trop souvent exclues du domaine du handicap. Les personnes ayant un handicap visible sont bien souvent désexualisés, considérés comme incapables d’aimer ou d’être aimé·e·s. Nous aimerions participer à l’évolution du regard porté sur les personnes handicapées, combattre le validisme et l’exclusion.
Nos sujets :
Dans cette commission nous abordons et défendons les sujets comme :
- L’accès à l’éducation à la vie amoureuse, intime et sexuelle pour les personnes en situation de handicap, et notamment pour les jeunes, en institution (en foyer, en IME) ou qui vivent en famille.
- L’amour malgré les interdits abusifs, notamment en institution,.
- La reconstruction de la vie après la survenue d’un handicap.
- Nous nous intéressons à la mise en place d’un service d’accompagnement à la tendresse et à la sexualité. En France, le recours à ces services est puni par la loi. Il est cependant rendu possible depuis plusieurs années dans d’autres pays Européens.
- Les violences physiques et sexuelles contre les personnes les plus vulnérables, et notamment les jeunes femmes handicapées en famille et en institution.
Nos actions :
En plus d’un groupe de discussions, nous avons voulu récolter des informations et témoignages autour des questions précédemment citées. Cela nous permet d’en comprendre les enjeux et d’agrandir notre réflexion. Voici quelque unes de nos actions :
– Octobre 2023 : Certains d’entre nous ont assisté à la conférence théâtralisée « Quand je parle de sexualité, je me mouille » de la Compagnie du Savons Noir. Celle-ci informe, questionne, casse les tabous et les stigmates sur la sexualité, en incluant la question du handicap . Nous avons ensuite contacté l’une des comédiennes de la compagnie qui nous a partagé des ressources autour du handicap et de la vie affective, intime et sexuelle.
– Le 17 Février 2024 : Soirée repas/ciné/débat et repas à la Pirogue (quartier de l’Abbaye). Nous avons présenté « On n’est pas des Anges » documentaires réalisé par Michel SZEMPRUCH de l’association Le Fil Rouge. Le débat était riche et émouvant. Cela nous a renforcé dans l’idée que l’accès à la vie affective, amoureuse, sensorielle et sexuelle est un droit fondamental et qu’il est porteur de bonne santé mentale.
– Le 12 mars 2024 à Chambéry : Nous avons participé à une soirée d’échanges sur « les violences sexuelles envers les mineurs : outils pour y faire face ». Eva Thomas était l’invitée de cette soirée. Elle est la première personne victime d’inceste à témoigner en France à visage découvert, en 1986. Sa conférence a été suivie de tables rondes avec différents acteurs autour de l’inceste. Nous avons fait le constat partagé d’une grande envie de faire du bon travail mais qu’il manque de moyens mis à disposition; cela alors que les enjeux de société sont de taille.
– 17 septembre 2024 : Nous avons participé au Colloque « Handicaps et Sexualités, agir ensemble pour cette liberté individuelle », organisé par HandiRéseaux38. Peu de personnes handicapées étaient présentes : il s’agissait d’un coloc tourné vers les professionnels du secteur du handicap. La question de l’accompagnement à la VAS ou encore la question des violences sexuelles ont très peu été abordées, nous avons essayé de le faire.
– Septembre 2024 : Certains d’entre nous ont rencontré une salariée du Centre de Planification du Planning familial 38 (situé rue Gambetta). Celle-ci nous a présenté les catégories d’ouvrages qu’elles possédaient ainsi que des supports pédagogiques adaptés à différents handicaps. Cela a été l’occasion de constater que le bâtiment ne disposait pas d’accès PMR.
– Le 21 novembre 2024 à La Source (Fontaine) : Nous avons participé à la Soirée contre l’inceste avec Eva Thomas (voir plus haut).
Veille politique
Enfin, nous réalisons un travail de veille sur l’action du gouvernement sur ces sujets.
Par exemple, nous savons qu’en 2023 le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH) a formulé 13 propositions sur la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap. Parmi elles, la demande d’expérimentation de l’accompagnement à la vie intime et sexuelle des personnes sur 2 ans dans 2 régions en France.
Lors de la 6e Conférence Nationale du Handicap (CNH), le 26 avril 2023, le
gouvernement a néanmoins fait le choix de ne pas retenir cette proposition
d’expérimentation qui reste donc à ce jour à l’état de projet.